Compte Rendu du voyage à Agadez, du 10 au 16 mars 2009
Carnet de Route
dimanche 10 mai 2009.
Jeudi 5 mars :
Je suis convoqué à Roissy à 9 h, je remercie Marie-Paule et Gilles pour leur aide au transfert entre Antony et l’aéroport. Ils m’apporteront également une aide précieuse à mon retour.Je retrouve Danièle à la salle d’embarquement, le voyage sera plus agréable à deux.
Décollage et 5 heures plus tard nous débarquons à Niamey, la chaleur nous surprend, mais on s’y fait vite. La navette de l’hôtel nous attend. Petit problème avec mon portable, cela s’arrangera dans la semaine.
Vendredi 6 mars :
Cette journée est consacrée à la préparation de notre expédition vers Agadez.Réservation des billets de bus, enregistrement des bagages.
Je suis chargé par Electriciens sans Frontières de relancer 2 entreprises qui n’ont pas envoyé les devis de la pompe solaire. Une amie française nous rend visite à l’hôtel.
Nous visitons quelques artisans pour avoir une idée des prix et de la variété des articles à acheter.
Nous essayons de nous coucher tôt, car la journée suivante risque d’être dure.
Samedi 7 mars :
Nous avons rendez vous à la gare routière à 5 heures du matin, évidemment, pas de petit déjeuner à l’hôtel avant de partir.Attente et embarquement dans le bus, pas de première jeunesse, 5 sièges de front au lieu de 4 chez nous !
Départ à 6 heures précises. 940 km à faire dont 200 de route à peu près potable, le reste, des pistes, des cailloux, des nids de poules énormes, nous sommes secoués, nous respirons de la poussière, il y a le bruit, la chaleur, c’est l’Afrique ! Voyage ponctué « d’escales », où nous pouvons pendant 10 minutes nous dégourdir les jambes, nous ravitailler en boissons fraiches et satisfaire des besoins naturels, (c’est plus facile pour les hommes, dira Danièle !). On ne doit pas trainer, le bus a rendez-vous à 16 h à Abalak pour former un convoi.
Arrêt à Dosso, Dogondoutchi, puis Birnin-Konni à la frontière avec le Nigéria où nous faisons le plein de clandestins qui espèrent arriver en Italie en traversant la Libye.
A Tahoua et à Abalak, le téléphone de Rosmane a fonctionné, je suis accueilli au cours de ces arrêts par des cousins ou des amis, c’est plutôt sympa, cela casse la monotonie de ce voyage.
A Abalak, un convoi se forme sous la protection de la gendarmerie qui ne nous quittera plus jusqu’à notre arrivée à Agadez vers 21 heures.
Bilan de ce voyage : grâce à sa dextérité et à des freins efficaces, le chauffeur a su éviter 3 enfants, une jeune fille, 152 chèvres, 53 moutons, 12 dromadaires, 14 chiens, 5 vaches, 2 chats, 12 ânes et 8 poules qui traversaient le route devant nous. Aucun blessé n’est à déplorer.
Rosmane nous attend avec une voiture et un chauffeur, ouf, l’hôtel, une douche salutaire et une bonne nuit devant nous.
Dimanche 8 mars :
Après une bonne nuit de sommeil, galère à l’hôtel pour obtenir un petit déjeuner.Ici à Agadez, depuis les évènements, tout devient compliqué, tout est trop calme, chaque chose à faire prend 3 fois plus de temps que d’habitude, on a l’impression que le temps s’est figé. L’activité économique, en temps normal peu florissante, est aujourd’hui complètement arrêtée.
Je suis reçu très cordialement par l’inspecteur d’académie, il vient de prendre son poste. J’apprendrai en fin de semaine qu’il a à nouveau été remplacé. Je suis invité à un repas improvisé. Avec Abdou, l’inspecteur, nous évoquons les perspectives d’aide aux autres écoles du quartier ouest, il me donne quelques conseils pour visiter ces écoles.
Rosmane m’indique que l’école d’Abalan a été retenue comme centre d’examen, une reconnaissance de plus pour cette école !
Nous faisons une halte au cyber café pour envoyer des messages, le débit est affreusement lent.
Avec Rosmane, première tentative pour récupérer mon passeport. Il faut revenir, l’inspecteur de la DST n’est pas là, les policiers nous invitent à partager leur repas, nous déclinons l’offre puisque nous sortons de table.
L’après midi, nous avons rendez-vous avec l’un de nos fournisseurs pour des achats d’artisanat, palabres, négociations, comme d’habitude !
En fin d’après midi, tout Agadez est en effervescence, la ville vient de remporter contre Tahoua le championnat inter-villes de lutte traditionnelle ; défilé de voitures, motos, cris de joie, klakson, le soir c’est la fête.
Lundi 9 mars :
ce matin, fort vent d’est, tempête de sable, ce lundi est jour férié au Niger, nous ne pouvons pas voir les enfants à l’école. Nous en profitons avec Rosmane, à moto pour des raisons de sécurité, pour nous rendre dans les écoles des quartiers ouest et faire un relevé GPS pour connaître la distance les séparant de l’école d’Abalan, c’est ainsi que nous visitons et prenons des photos des écoles de Dagmanet 4, Ekirkiwi 2, Dari, Ourey, Ekerkiwi 1, Tajajarat, Neuve-Toutou Abalan Medersa et Toudou.Mardi 10 mars :
Visite à l’Unicef. Le responsable me promet qu’il envisage de créer une trappe métallique sur le couvercle béton de notre puits, ce qui permettra l’accès sécurisé au puits. Nous évoquons la possibilité d’installer une pompe à pédale en attendant la réalisation du système solaire.Nous continuons la visite des écoles périphériques, les 2 les plus éloignées, Tchibinitène et Imbakatam. C’est avec la voiture légère de l’entrepreneur qui nous a construit les bâtiments que nous prenons la route vers Arlit. Nous franchissons un barrage de l’armée et nous nous engageons dans la brousse. Après avoir tourné en rond, il faut se rendre à l’évidence, nous sommes perdus. Nous avons la chance de rencontrer un berger, nous lui demandons de nous accompagner pour nous indiquer le chemin de Imbakatam, nous trouvons les instituteurs et les élèves. Au retour, nous nous ensablons, nous ne sommes pas inquiets, il fait encore jour, mais il ne faut pas tarder : ce soir, je suis invité par notre amie Danièle pour le diner.
Mercredi 11 mars :
Ce matin nous sommes reçus par le Maire d’Agadez. Après un échange de vue, il nous est remis un « certificat officiel de satisfaction » pour le travail accompli par l’association dans le domaine de l’éducation. Le Maire nous apporte son soutien et ses encouragements, il est en tout point en accord avec nos objectifs et notre façon de travailler.L’après-midi, nous visitons les collèges de Dagmanet et Toudou. Dans ce dernier collège très récent, il n’y a que des classes en paillottes.
Il faut déjà songer au retour pour avoir de la marge en cas de panne du bus : enregistrement, achat des billets. Rosmane est décidé à m’accompagner dans cette nouvelle expédition, cela me rassure et me soulage.
Le soir je continue à parlementer avec des artisans, puis diner avec Rosmane.
Jeudi 12 mars :
rendez-vous à la gare routière à 6 h du matin. A la sortie d’Agadez, nous attendons la formation du convoi sous protection de l’armée. Nous prenons la route à 7 heures. Mêmes conditions que pour l’aller, sauf qu’à 60 km avant Abalak, le chauffeur embarque 30 passagers supplémentaires alors que le bus est déjà plein. Ces gens vont au marché, je me bats pendant 60 km pour ne pas avoir des gens sur mes genoux. Petit entracte à Tahoua, un cousin à Rosmane nous attend avec des boissons fraiches. On peut manger du méchoui lors de ces escales, c’est appétissant, mais on vous emballe cela dans des vieux sacs de ciment, cela coupe l’appétit.Nous arrivons à Niamey à 21 heures. Un cousin de Rosmane nous attend et nous conduit à l’hôtel Terminus où je retrouve mes quartiers.
Vendredi 13 mars :
Nous tombons par hasard sur Zarha une amie d’Agadez, adjointe au maire, qui nous prête sa voiture et son chauffeur pour visiter la deuxième entreprise pour obtenir un devis du système solaire. Visite du marché artisanal où je trouve des produits différents de ceux d’Agadez, quelquefois plus jolis et moins chers.Rosmane et moi, avons rendez-vous avec la directrice de cabinet du ministre de l’Education Nationale. Le ministre étant en tournée s’était fait excusé.
Dans son secrétariat, nous rencontrons encore par hasard notre ami Iba, l’ancien inspecteur d’Académie d’Agadez. La directrice de cabinet nous apporte quelques paroles d’encouragement et nous précise que notre travail est très bien reconnu au niveau ministériel.
Le soir, je suis invité à diner par un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur.
Vendredi 14 mars :
mon chauffeur et moi parcourons la ville à la recherche de produits artisanaux, je trouve des objets intéressants pour alimenter nos stands en France.Samedi 15 mars :
poursuite des achats et emballage minutieux de la marchandise.Dimanche 16 mars :
Repos, et cela tombe bien, j’ai attrapé une légère dysenterie.Je reprends l’avion dans la nuit, pour une arrivée à Roissy le lundi matin vers 7 heures.